Jean 17. 11 à 20 / Act. 1 6 à 11 / Heb 7. 24 à 27
« Désormais, je ne suis plus dans le monde… »
Le monde est malade, malade de la COVID certes, mais pas que. Une autre maladie bien plus grave, plus ancienne, plus sournoise surgit à nouveau sous nos yeux et risque de faire des dégâts bien plus importants encore. Il s’agit de ce mal qui se manifeste par la violence. Violence gratuite, haine de l’autre, allant jusqu’à tuer l’autre pour un simple différent parfois. Hier encore pas très loin de chez nous, un adolescent ôtait la vie à une adolescente pour rien ! A force de banaliser le mal, la violence, on finit par lui donner place. Lorsqu’on laisse le président d’une « république », dire des Arméniens, qu’il va les chasser comme des chiens, sans réagir, sans qu’il y ait de sanctions, on légitime le racisme dans sa forme la plus abjecte, la barbarie. Le monde est malade, mais au-delà du constat, que faire ? Que doit faire l’Eglise, que devons-nous faire ? Comment lutter contre la mal ? Les textes bibliques du jour, comme ceux de l’Ascension de notre Seigneur, nous donne quelques réponses que je vous invite à méditer ce matin.
1°) « Désormais, je ne suis plus dans le monde… »
En anticipant son ascension dans la gloire, Jésus prie pour ses disciples afin qu’ils soient unis. Tout le chapitre 17 de l’Evangile de Jean, insiste sur l’unité des disciples et de tous ceux qui croiront en Lui par la suite. Dans ce monde qui va mal, ce monde de division, de conflits, de rejet violent de l’autre, l’Eglise se doit plus que jamais, d’être un modèle de fraternité, d’amour, d’unité, de tolérance. Jésus a prié pour cela avant de quitter ce monde, conscient des divisions qui allaient advenir au sein même de son Eglise. Certes être uni ne veut pas dire qu’il faille tous avoir les mêmes idées, les mêmes façons de voir. La diversité est au cœur de la création, de l’humanité. Dieu a créé des êtres uniques, différents les uns des autres. Mais il s’agit de vivre dans l’amour, le respect mutuel, la compassion, l’acceptation, le pardon, le dialogue. L’Eglise est « appelée à être une société humaine alternative dont les fondements sont l’amour et la justice plutôt que le pouvoir et l’exploitation » (Timothy Keller, Les psaumes de Jésus). Tel est le défi pour l’Eglise, le défi pour chaque église locale comme la nôtre, en interne, et dans sa relation aux autres églises. Sans oublier un des buts de cette unité que Jésus souligne dans sa prière : « Afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». « L’obscurité ne peut pas chasser les ténèbres ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut » (Rev. Martin Luther King).
Que Dieu nous aide à être cette société alternative, capable, dans sa grâce, avec l’aide de son Esprit, de combattre le mal qui ronge notre société et le monde ; combattre cette violence scandaleuse et inacceptable. Et ce, au sein de nos familles, nos églises, et dans toutes nos relations à ce monde.
Que Dieu nous aide à vivre cette unité afin que l’église soit attractive et que le monde croie que Jésus est le Christ, le sauveur du monde, celui qui a donné sa vie pour le pardon des péchés de tous. Celui par qui tout homme peut être sauvé pour l’éternité.
2°) « Il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur… »
Le texte de l’épitre aux hébreux, nous rappelle une vérité fondamentale. A savoir que si Jésus a quitté ce monde, il ne l’a pas pour autant abandonner à son sort. Il n’a pas pour autant abandonner son église. L’ascension de notre Seigneur ne signifie pas son désintérêt, encore moins son absence. Jésus continue d’être présent dans ce monde et auprès des chrétiens par son Esprit. C’est la promesse réalisé à la pentecôte, que nous fêterons, Dieu voulant la semaine prochaine. Mais aussi, l’Ascension de Jésus signifie son élévation dans la gloire. Jésus est vivant aujourd’hui, dans la gloire auprès de Dieu. Il intercède auprès de Dieu en faveur de tous ceux qui s’approchent de Lui. Il est ce grand prêtre qui a sacrifié sa vie et qui a toujours un accès favorable auprès de Dieu à cause de ce sacrifice. Nous avons toujours quelqu’un qui prie pour nous, et pas le moindre, le Christ ressuscité et glorifié. Il intercède pour nous, il veille sur nous. Il porte nos soucis, nos tracas, nos craintes, nos peurs, nos interrogations… Il les portes avec nous et intercède pour nous auprès de Dieu en notre faveur. Il est aussi le garant de nos prières. N’oublions jamais cette vérité. Il y a toujours quelqu’un qui prie pour toi.C’est le Seigneur glorifié, qui a reçu tout pouvoir sur la terre et dans le ciel. Il y a toujours quelqu’un qui porte tes prières devant le trône de la grâce de Dieu. Prions sans cesse, pour nous, nos besoins, mais aussi pour l’Eglise, pour le monde…
3°) « Ce Jésus… viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel… »
Le jour de l’ascension du Seigneur, nous annonce également son retour en gloire. Et ce jour là, « Tout œil le verra, même ceux qui l’ont percé… » (Apoc. 1. 7). Il est si facile de nous laisser absorber, envahir par tout ce qui se passe dans ce monde, dans nos vies… Au point d’oublier que la finalité de toutes choses est le retour du Christ et le commencement d’un monde nouveau qui ne finira plus ; un monde où le mal, la violence, ne sera plus. Ce jour là, le mal qui nous choque, nous révolte aujourd’hui sera vaincu pour toujours.
Mais en attendant, il nous faut continuer à lutter, à persévérer, à être ces témoins dont le monde a besoin afin que le plus grand nombre soit sauvé. C’est l’essentiel de notre mission sur terre, du sens de notre vie sur cette terre.
« Désormais, je ne suis plus dans le monde… »
Certes, le Seigneur n’est plus physiquement dans ce monde, mais il y a laissé ses représentants, son Eglise, à qui il a donné son Esprit.
Certes, le Seigneur n’est pas présent physiquement dans ce monde, mais il prie pour ce monde et agit dans ce monde en réponse à la prière de son Eglise. Il prie pour son Eglise afin qu’elle soit le sel et la lumière dont le monde a besoin.
Continuons à prier et à œuvrer pour l’unité. Bénissons le Seigneur pour son intercession permanente en notre faveur, et ne perdons pas de vue notre espérance dans la venue de son royaume.
Pasteur Joël Mikaélian
16/05/2021