Ez. 37. 12 à 14 / Jean 11. 32 à 45 / Rom. 8. 11
« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu… »
Qui a le pouvoir de décider de la fin de vie, de la sienne comme de celle d’autrui ? La question est de nouveau en débat dans notre société, même si la question des retraites et de l’eau sont venus occuper l’espace médiatique ces jours-ci. Mais quoi qu’il en soit, toutes ces questions se rejoignent. Elles concernent la vie, le sens de la vie, la place du travail, le désir légitime de vivre bien. La vie est un bien précieux, que l’on apprécie lorsque tout va bien et dont on se plaint lorsqu’elle ne répond pas à nos attentes. Et c’est là que réside la cause profonde du mal être, des mécontentements, des frustrations qui vont jusqu’à provoquer soit de la dépression, soit de la révolte, de la violence, les attentes. Sont-elles toujours justes ? Et qu’en est-il pour nous chrétiens , Quelles sont nos attentes ? Qu’attendons-nous de Dieu ? Que nous propose-t-il ? Quelle vie ?
1°) « Je vais ouvrir vos tombeaux… je mettrais mon souffle en vous… »
Ces paroles que Dieu adresse au peuple d’Israël en exil sont un mélange de de force et d’exaspération. Ce n’est pas sans une certaine exaspération que Dieu voit le désespoir de son peuple. Un peuple qui se plaint, qui vit dans le mécontentement. Un peuple qui s’arrête à ce qu’il voit et qui a perdu le regard de la foi. Il n’attend plus rien, il ne croit plus rien. Comme nous parfois ! Et le Seigneur n’appelle pas à la révolte, au soulèvement, ni à la résignation ! Non ! Face à la situation, il s’engage personnellement à une intervention surnaturelle. De façon imagé il dit : « Je vais ouvrir vos tombeaux… je mettrais mon souffle en vous… je vous établirai… alors vous connaîtrez que c’est moi le Seigneur… ». C’est ainsi que Dieu restaurera, rétablira son peuple à cette époque. C’est ce que Dieu est capable de faire aujourd’hui encore pour tous. Donner à tous la vie, une vie spirituelle, remplis de l’Esprit Saint. Une vie pleine d’espérance. C’est en Jésus qu’il a accompli cela pour toute l’humanité, pour tous les hommes. C’est à chacun de croire, de se laisser remplir de son Esprit pour vivre une vie d’espérance. Ayons toujours foi en Dieu, portons toujours un regard de foi sur nos vies ; personnelles, familiales, d’église, professionnelle… Le Seigneur a cette capacité, cette force, cette puissance de nous remplir de son Esprit, changer, transformer nos vies, nos situations compliqués ou douloureuses. C’est ce que Dieu veut faire pour chacun, en attendant le jour où il ouvrira réellement les tombeaux et ressuscitera les morts, donnera vie à nos corps mortels par son Esprit, comme le souligne l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome.
2°) « Seigneur, viens voir. » Alors, Jésus pleura… »
Autre situation désespérée. Seigneur viens voir ! C’est fini, Lazare est mort, il est au tombeau. Viens te rendre compte par toi-même que c’est fini, il n’y a plus d’autre espoir que la résurrection au dernier jour. Marthe, Marie, leur entourage amènent Jésus à la raison, à la réalité des choses. Comme nous le faisons souvent dans nos impasses. Seigneur, regarde, tu vois bien que c’est fini, il n’y a plus d’espoir. Pour telle ou telle situation personnelle, pour l’église, pour la situation sociale aujourd’hui, pour l’Ukraine, pour l’Arménie, le Haut Karabagh, pour le monde… Regarde, tu vois bien, il n’y a rien à faire si ce n’est attendre la fin ! « Alors Jésus pleura ». Le jour des Rameaux, Jésus pleura sur Jérusalem car il voyait déjà la catastrophe de la destruction de la ville qui aura lieu quelques années plus tard. Mais ici, pourquoi Jésus pleure-t-il ? Ici, c’est toute l’immensité et la réalité de la compassion divine qui se manifeste, face à la détresse humaine devant la mort. Jésus compatit pleinement, profondément à la souffrance humaine, même s’il sait qu’il a le pouvoir de la changer en joie. Il respecte ici, la légitimité de la souffrance humaine face à la mort. Jésus ne répond même pas aux critiques de la foule, aux remarques du type : « N’a-t-il pas été capable d’empêcher Lazare de mourir ? ». Jésus n’entend pas, il vit pleinement la peine de ses amis. Puis il va au tombeau, fait ouvrir le tombeau. Il ne tient pas compte des craintes de Marthe, et ressuscite Lazare. « Lazare, sors ! ». Le Seigneur redonne vie, redonne le souffle de vie à celui qui était bien mort. Aujourd’hui encore, le Seigneur est capable de redonner vie à tout ce qui nous semble mort, sans espoir, sans avenir. Il nous appelle à sortir aussi de nos états de mort, de désespoir, de découragement… A travers cet appel, il nous appelle aussi ce matin. A sortir de notre état de mort spirituelle si nous n’avons pas fait encore l’expérience de la foi, de la nouvelle naissance, du pardon de nos fautes, du baptême, de la vie nouvelle en Jésus. Il nous appelle à sortir de nos enfermements, de nos situations sans espoir, de nos plaintes, nos frustrations, nos mécontentements ; sortir de nos situations relationnelles conflictuelles, de nos ressentiments ; sortir de notre égo, notre égoïsme pour nous tourner vers les autres, nous ouvrir aux autres… Sors de tout ce qui t’enferme et te conduit à la mort ! « Déliez-le et laissez-le aller… ». C’est ce que Dieu veut, ta liberté, une pleine liberté, une véritable liberté de vivre sous son regard bienveillant, en toute confiance. Que tu vives une vie pleine d’espérance en Lui ! Ici et maintenant. Que tu vives une vie au service de Dieu, de son église, au service des autres.
3°) « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu… »
Voir la gloire de Dieu, c’était le désir de Moïse déjà, le désir de bien de croyants, notre désir peut être aussi. Mais comme Moïse, il nous faudra attendre et nous attacher à ce que nous pouvons voir de sa gloire aujourd’hui. Son amour, sa compassion en Jésus ; sa présence dans nos vies intérieures par l’Esprit Saint. Vivre et se nourrir, nourrir sa vie intérieure de ces prémices de sa gloire, dans l’attente de les voir pleinement au jour de la résurrection. Au jour où le Seigneur effectivement ouvrira tous les tombeaux, où tous les morts ressusciteront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre éternelle. C’est là que doit être notre attente aussi. Au-delà d’une vie remplis de l’Esprit, d’une vie pleine d’espérance en la puissance de Dieu, d’une vie où Dieu comble nos besoins réels selon sa volonté, c’est l’attente ultime. Celle du Royaume de Dieu, celle de voir la gloire de Dieu réellement. C’est ce que Dieu nous propose.
Conclusion :
« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu… »
La vie est un bien précieux, un cadeau de Dieu. Lui seul peut décider. C’est lui qui donne et qui reprend. En Jésus, il met son Esprit en nous. Il nous invite à vivre une vie remplie de l’Esprit Saint. Une vie pleine d’espérance.
Dieu a un pouvoir de vie, de résurrection, de transformer nos situations les plus complexes, les plus désespérées. Il est plein de compassion. Il peut combler toutes nos attentes.
Un jour nous verrons la gloire de Dieu. Ne passons pas à côté, ne restons pas dans nos situations de mort.
Pasteur Joël Mikaélian
26/03/2023