Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis

Ez. 17. 22 à 24 / Marc 4. 26 à 34

« Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis »

Ce ne sont pas les paroles qui manquent aujourd’hui ! A la faveur de l’actualité politique chacun y va de son discours, de ses promesses ; promesses qu’ils n’ont pas toujours les moyens d’accomplir. Chacun tente de s’élever, d’élever sa voix afin d’être entendu dans le brouhahas médiatique. Depuis dimanche dernier, la France est en crise. Crise d’identité, crise de la classe dirigeante, crise politique, tant de crises qui révèlent la nature de l’homme, son orgueil… Sans parler des crises de jalousie, des règlements de comptes… Pas simple de diriger un pays, de prendre soin de toute sa population, de contenter, de satisfaire tant de revendications opposées ! Au sein de cette agitation, la parole de Dieu vient nous rejoindre et nous invite à regarder au Seigneur, à celui qui fais ce qu’il dit, ce qu’il promet. A regarder à son œuvre qui s’accompli de façon surprenante, à l’inverse des valeurs de ce monde. Elle nous invite à contempler l’œuvre de Dieu, et à prier pour ce monde que Dieu aime, à rester vigilant et confiant face à l’actualité.

1°) « Je suis le Seigneur, je parle et j’accompli… »

Lorsque nous lisons les prophètes de l’AT, nous constatons souvent, que ceux-ci ne sont souvent que des portes paroles de Dieu. A travers eux, Dieu se révèle comme celui qui parle, qui agit et qu’il fait ce qu’il dit. Ce qui veut dire que nous devons prendre très au sérieux ce que Dieu dit, parce que, Dieu fait toujours ce qu’il dit. Ensuite, ce constat signifie que nous devons accepter humblement que ce que nous faisons en son nom, notre témoignage, notre service dans l’église, nos événements, tout ce que nous accomplissons en son nom, ou dans le cadre de notre témoignage chrétien, c’est lui qui l’accompli ! Que de fois, avons-nous tendance à croire que telle ou telle chose s’est réalisée grâce à nous ! La parole de Dieu, les livres prophétiques de l’AT, affirment avec force le contraire. Dieu affirme avec force, que c’est lui qui fait ! Il parle, il accompli, il réalise, il agit, c’est lui. L’œuvre de Dieu est une œuvre divine, qui s’accompli à travers des moyens humains, mais ceux-ci ne sont que des moyens. Les réalisations, c’est lui, c’est Dieu. Du coup, nous sommes invités à contempler ses œuvres, à nous réjouir de ses œuvres, à lui rendre grâce pour ses œuvres. « Je suis le Seigneur, je parle et j’accompli… » Et nous pouvons rendre gloire à Dieu pour ce qu’il fait dans nos vies. Et l’œuvre la plus merveilleuse qu’il ait accomplie, est notre salut en Jésus. Jésus qui est annoncé ici comme un faible rameau, que Dieu plante et qui devient un cèdre magnifique où toutes sortes d’oiseaux viennent demeurer. C’est une belle image du salut par la foi.

2°) « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence… »

A côté de cela, le Seigneur nous invite aussi à l’action. La puissance de Dieu, ses actions, ses œuvres dans le monde, ne doivent en aucun cas, devenir des « oreillers de paresses » pour nous. La parabole de la semence nous invite à l’action. Elle nous invite à l’admiration certes, devant cette loi fabuleuse de la nature, institué par Dieu. Cette loi de la nature qui est un miracle permanent, à savoir la naissance et la croissance des végétaux à partir d’une semence ! Dans la semence il y a une vie que nous ne voyons pas, une vie cachée. Et Jésus ne va pas se contenter de faire référence à la semence du blé seulement, mais aussi à celle d’une graine de moutarde. Ceci pour mettre l’accent sur le fossé qui peut exister parfois, entre ce que l’on sème, et ce qui pousse ! La semence est souvent identique, semblable, mais ce qui pousse, peut totalement nous surprendre. Le royaume de Dieu ressemble à cela, nous dit Jésus. A une semence, parfois insignifiante, qui donne vie. Une vie étonnante, quelque chose que l’on ne soupçonne pas, qui ne ressemble, en apparence, en rien à la semence. La semence est d’abord la Parole de Dieu, la Bible. Mais cette semence peut être aussi notre témoignage : une parole, un sms, un sourire, un encouragement, quelques mots, une prière que personne n’a vu ni entendu si ce n’est la personne qui l’a faite, ou qui la fait chaque jour ! Dans certaines paraboles, le semeur est Jésus, dans d’autres, il s’agit de ses disciples, de ceux qui croient en lui et le serve. Il s’agit de notre témoignage, de nos prières que Dieu utilise pour accomplir sa volonté, son œuvre dans le monde. La semence de la Parole de Dieu, de notre témoignage, de nos prières en son nom, a une capacité, une force de vie en elle… A nous de la semer.

3°) « Je renverse… et je relève… »

A travers l’image du Messie, le Seigneur nous rappelle également un principe qui parcours toute la Parole de Dieu. A savoir que, « L’orgueil précède la chute, l’humilité précède la gloire ». « Je fais ramper l’arbre élevé, élève l’arbre qui rampe, dessèche l’arbre vert et fait fleurir l’arbre sec… ». Le Seigneur a le sens de la formule ! Dans tout ce que Dieu fait, il y a aussi une promesse pour ceux qui sont pauvres ou qui se sentent pauvres, pour ceux qui sont faibles ou qui se sentent faibles, méprisés. Il y a une promesse pour toi, même toi qui te sent vieux, peut-être, sans force, sans dons particuliers, sans gros moyens… En Jésus, par la grâce et l’action divine, il y a une bonne nouvelle pour les pauvres, pour les faibles, pour celles et ceux qui sont humbles. Dieu a cette capacité, mais aussi cette volonté, d’élever, de bénir, de faire fleurir, ce qui est sec, ce qui semble faible, méprisable aux yeux du monde. A l’inverse, à travers cette image du Messie, il y a aussi une vigilance, une interpellation, une mise en garde, pour ceux qui sont élevés, ou qui pensent l’être. Pour ceux qui sont verts ou qui pensent l’être. « Que celui qui est debout prenne garde de tomber » (1 Cor. 10. 12)

Conclusion :

« Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis »

Dieu est fidèle à sa Parole. Ce qu’il dit, il le fait. Ce qu’il nous dit, il le fait, il le fera toujours, à l’inverse de l’homme, de ceux qui font des promesses qu’ils n’ont pas les moyens d’accomplir. Il a accompli notre salut en Jésus.

Certes, c’est Dieu qui fait, mais il nous veut aussi participants à ses œuvres divines. N’hésitons pas à semer, à faire les choses les plus insignifiante en son nom. Il en fera des choses étonnantes.

Dieu inverse parfois l’échelle des valeurs humaines. Ne pensons jamais être trop faibles, incapables. En Jésus, il y a de l’espérance pour tous, pour tous ceux qui placent leur confiance en lui, comme l’apôtre Paul qui ira jusqu’à dire « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ! » (2 Cor. 12. 10)

Pasteur Joël Mikaélian

16/06/2024