1 Jean 3. 18 à 24 / Jean 15. 1 à 8
« Demeurez en moi, comme je demeure en vous »
Nous avons tous besoin de donner du sens à nos vies. C’est ce que nous faisons généralement à travers les divers projets que nous nous donnons. Que ce soit la recherche d’un bien être matériel, ou la famille, le travail, un statut social, une performance…Tout ceci est certes naturel, normal. C’est le propre de l’homme, qu’il soit croyant ou pas. Mais comment donner un sens plus profond à nos vies, au-delà de tous nos projets temporels ? Comment donner à nos vies un sens éternel ? C’est à cette question que Jésus répond avec la parabole de la vigne. Il encourage ses disciples à donner un sens nouveau à leur vie, à savoir glorifier Dieu. Certes il ne s’agit pas de renoncer à nos différents projets de vies, mais de faire en sorte que ces projets de vie puissent glorifier Dieu. Comment ma vie peut elle glorifier Dieu ? Comment Dieu peut il être glorifié par ma vie ? La parabole de la vigne nous indique quelques pistes que nous méditerons ce matin sous trois aspects qu’elle nous suggère : Etre en Christ, demeurer en lui, se laisser émonder par le Père.
1°) « Je suis le cep, vous êtes les sarments…»
Tout d’abord, pour que nos vies, nos projets puissent glorifier Dieu, nous devons être des sarments de la vigne du Père. Il s’agit d’appartenir à la vigne de Dieu, d’être attachés au cep. C’est l’image de la conversion, de la nouvelle naissance dont parle Jésus dans son entretien avec Nicodème. (Jean 3). On ne nait pas sarment de la vigne de Dieu, on le devient par la nouvelle naissance et le baptême qui en témoigne. Tout cela fait de nous des sarments de cette vigne, vivifié par l’Esprit Saint, comme la sève vivifie les sarments.
En Jésus nous devenons des sarments de la vigne de Dieu, des enfants de Dieu, habité par l’Esprit, placé sous le regard bienveillant du vigneron. Nous sommes au bénéfice des soins du vigneron. Dieu prend soin de ses enfants, il veille sur eux, comme un vigneron sur sa vigne.
Avons-nous fait cette expérience ? Sommes-nous un sarment de la vigne de Dieu ? Un enfant de Dieu ?
2°) « Demeurez en moi, comme je demeure en vous »
En second lieu, cette parabole nous adresse une double exhortation et une double promesse. Tout d’abord, la parabole de la vigne nous encourage à rester attachés au Christ, à sa parole. S’en détacher nous conduit à prendre le risque de nous perdre, d’être séparés de lui, séparé de l’Esprit Saint, séparé des soins du Père. S’en détacher fait de nous des sarments mort, qui sèchent et disparaissent. « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, il se dessèche, puis on les ramasse, on les jettent au feu et ils brûlent ». Nous sommes invités à demeurer en lui, à cultiver une relation spirituelle avec lui par la prière, la méditation de sa Parole. Il nous faut rester « connecté » avec lui chaque jour. Faute de quoi…
La seconde exhortation nous invite à porter du fruit. Ce qui paraît évident. Il y a sarments et sarments, dit Jésus. Ceux qui portent du fruit et ceux qui n’en portent pas. Il peut y avoir des sarments attachés à la vigne, mais sans fruit. Comme ces rejetons sans fruits que le vigneron enlève afin qu’il ne prenne pas la sève au détriment des sarments qui portent du fruit. Cette parole est certes assez violente, mais elle est vérité et nous invite à questionner notre vie. Porte-t-elle du fruit ? Quel fruit ? Le fruit par excellence, c’est le fruit de l’Esprit que l’apôtre Paul décline dans son épître aux Galates. « Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la paix, la joie, la patience, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi… » (Gal. 5. 22). C’est ce que l’Esprit Saint veut produire en nous. Ce sont les vertus à développer dans nos vies. A laisser l’Esprit Saint travailler nos vies intérieures. Afin que nous puissions porter ce fruit dans tous les domaines. Dans notre vie personnelle, familiale, d’église, professionnelle, relationnelle… afin que notre vie glorifie Dieu et soit une bénédiction pour nous comme pour ceux qui nous entourent
Puis nous avons une double promesse. La première qui est une grâce, est la présence de l’Esprit Saint en nous. Le Seigneur nous fait la grâce de demeurer en nous par l’Esprit. C’est ce que Jésus développe au chapitre précédent, en Jean 14. Lui et le Père viennent faire leur demeure en nous, si nous l’aimons et si nous appliquons ses commandements. En Jésus nous avons cette grâce, cette belle promesse.
La seconde promesse que Jésus inscrit dans le cadre de cette communion, est celle de la réponse à nos prières. « Si vous demeurez en moi… vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous arrivera ». Telle est la promesse adressée à ceux qui demeurent en lui.
Puis, dans cette parabole, Jésus va mettre la barre un peu plus haute encore. Il ne suffit pas de porter du fruit seulement, mais d’en porter en abondance. Abondance d’amour, de paix, de joie… Comment ?
3°) « Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore… »
Jésus fait référence ici à ce travail que le vigneron doit effectuer régulièrement : Emonder, tailler les sarments qui portent du fruit, afin qu’ils portent encore plus de fruits. C’est ainsi que Dieu agit dans nos vies à travers notre compréhension de sa Parole et notre obéissance. Il nous émonde. Il nous indique et nous aide à nous débarrasser des péchés qui encombrent notre vie. Il nous aide à renoncer à nos mauvaises attitudes, habitudes. Il nous encourage à régler nos différents, afin que nos vies portent plus de fruit et glorifient Dieu. Laissons-nous émonder par le Père, mettons de côté tout ce qui ne glorifie pas Dieu dans nos vies.
Parfois Dieu fait aussi ce travail autrement, au travers des événements, de difficultés, d’épreuves. Dans ce cas, l’expérience est douloureuse, mais n’oublions jamais qu’elle est toujours sous le contrôle du vigneron. Le Père n’ira jamais au-delà de ce que nous sommes capables de supporter. Son but n’est pas de nous faire du tord, encore moins de nous faire du mal, mais de nous permettre de porter du fruit en abondance.
Conclusion :
« Demeurez en moi, comme je demeure en vous »
Etre en Christ, demeurer en lui pour porter du fruit, être émondé pour porter du fruit en abondance. C’est le désir de Dieu pour nous, que ce soit le nôtre aussi. Afin que nos vies aient un sens éternel, et qu’elles glorifient Dieu.
Pasteur Joël Mikaélian
02/05/2021