Marc 7. 31 à 37

« Il fait tout à merveille… Il fait tout très bien… Très beau…»

Faire tout à merveille, Faire tout très bien, le rêve ! Imaginez une vie où vous faites tout à merveille. Où tout ce que vous faites est super, beau, sans fausses notes. Tout ce que vous faites vous réussit ! Extraordinaire n’est-ce-pas ? La Bible nous parle de cette possibilité. Elle nous dit que Joseph, ou Ezéchias par exemple, réussissait tout. Elle nous dit aussi au Ps 1 « Heureux l’homme… tout ce qu’il fait lui réussit…». Facile à dire, pas simple à réaliser dans un monde tordu, envahie par le mal, le péché, la perversité, la corruption, l’orgueil, la méchanceté, les rivalités… Faire tout à merveille : mission impossible ou beau projet de vie, beau projet de rentrée ? Encore faudrait-il s’entendre sur ce qui est beau, merveilleux, réussit ! Car c’est souvent là que le bât blesse ! Il y a tant de conceptions différentes de la réussite, de ce qui est beau, de ce qui est merveilleux… Quel standard adopter ? Regardons à celui dont on disait : « Il fait tout à merveille », et laissons-nous inspirer par sa vie, par le souffle de son Esprit. Ouvrons nos oreilles, notre cœur, en cette rentrée d’église, toujours particulière, pleine d’incertitudes mais aussi d’espérance, de nouveaux défis…  Quel message recevoir ? Qu’est-ce que faire tout à merveille ? Pourquoi le faire et comment le faire ?

1°) « Heureux l’homme qui place en l’Eternel sa confiance… » (Ps. 40. 4)

Pour faire tout à merveille, la Parole de Dieu nous invite tout d’abord à placer notre confiance en Dieu, comme Jésus l’a fait tout au long de son parcours terrestre. Les tentations de compter sur soi, sur ses capacités, ses compétences, ses biens… sont grandes ! Surtout dans nos sociétés occidentales où nous avons pour habitude de nous confier dans toutes sortes de moyens humains à notre disposition. Mais placer sa confiance en Dieu ne signifie pas non plus mépriser ou rejeter les moyens que Dieu nous donne. La Bible nous invite à user de cela avec reconnaissance, sagesse, mesure. Il est important d’apprécier tous les biens et moyens que Dieu nous donne, mais sans oublier que c’est lui qui nous les donne. Vivre dans la gratitude nous garde de ce piège subtil qui consiste à déplacer notre confiance en Dieu vers les biens, les grâces qu’il nous accorde. Tout au long de sa vie, Jésus n’a eu de cesse de se retirer pour prier, pour placer sa vie, sa mission sous le regard de Dieu, alors même qu’il avait du succès. C’est dans la prière que Jésus puisait force, courage, sagesse… pour pouvoir faire tout à merveille. C’était là son secret, le secret de sa force, de sa sérénité : sa confiance en Dieu.

2°) « On lui amena un sourd… »

Faire des merveilles, c’est quoi ? La réussite, c’est quoi ? Une vie réussie, c’est quoi ? Jésus nous montre le chemin, le standard à suivre. Faire des merveilles, c’est être au service des autres, quels qu’ils soient, comme le Christ. Jésus est en territoire païens. L’homme qu’on lui amène en est certainement un. Jésus aurait pu passer outre. Mais non, il va le prendre à l’écart et procéder à des gestes étranges. Gestes par lesquels il semble que Jésus s’identifie à ce malheureux. Pas de miracle spectacle mais une compassion sans limite. Un amour débordant, une générosité immense. C’est là que nous avons droit à un temps de communion, de face à face avec cet homme, et puis un grand soupir : «Ephphata… ouvre-toi ! ». Cet amour débordant, cet intérêt profond pour quiconque, c’est Jésus ! Mais n’oublions pas que le Christ a fait beaucoup plus beau encore pour le monde, pour nous. En venant dans ce monde, Jésus s’est identifié à nous en devenant péché pour nous. « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Cor. 5. 21). Il a pris sur lui notre maladie du péché pour nous en libérer, nous guérir, afin que nos yeux s’ouvrent. Sa compassion est sans limite. Rien n’est trop difficile pour lui, rien n’est trop compliqué pour lui. Et nous sommes tous au bénéfice de cette compassion sans limite. N’en doutons pas qui que nous soyons, quelle que soit notre situation, notre histoire ! Il nous suffit de nous ouvrir à son amour et de l’accueillir dans nos cœurs. « Il fait tout à merveille », il fera tout à merveille dans nos vies, si nous vivons en communion avec lui. Quelle promesse pour cette rentrée ! Quel exemple à suivre ! Et si pour nous, la réussite, c’était faire preuve de compassion comme Jésus ? Ne pas faire de différence dans notre façon de considérer les autres. D’être ouvert aux autres !

3°) « Faire tout à merveille… »

Pour faire tout à merveille, il faut apprendre à renoncer à soi, à son bien être. Il faut accepter parfois de sortir de sa « zone de confort » comme on dit. Accepter et être prêt à nous laisser déranger. Comme Jésus qui a renoncé à sa gloire, à sa vie de Fils de Dieu, pour venir partager notre condition humaine, la misère humaine. C’est à ce prix qu’il a fait des merveilles. A savoir, le miracle de notre salut, mais aussi le miracle de sa présence dans le cœur de tous ceux qui croient : le don du Saint Esprit. Quelle grâce merveilleuse, toute suffisante ! Celle d’appartenir à Lui, d’appartenir à Dieu ! Merveilleux n’est-ce pas ? Mais n’oublions pas que cela a eu un prix, le don de la vie du Christ ! Pour nous aussi, il y a toujours un prix à payer si nous voulons être de celles et de ceux qui réussissent tout ! Au sens, bien entendu, de la définition biblique de la réussite que nous venons d’évoquer. Cette réussite ne sera peut-être pas quelque chose de spectaculaire. Qu’importe ! Ce qui compte, ce n’est pas tant la quantité de ce que l’on fait, ni le retentissement public et médiatique, mais la mesure du don de soi, de l’amour et de la compassion que nous mettons dans ce que nous faisons.

Conclusion :

 « Il fait tout à merveille… Il fait tout très bien… Très beau…»

Quelle grâce merveilleuse, quelle belle promesse pour cette rentrée ! N’hésitons pas à la saisir, à la vivre dans cette communion avec Lui. Et que Dieu nous accorde aussi de faire tout à merveille, en plaçant toute notre confiance en lui, en étant sensible aux autres, en acceptant aussi des renoncements.

Quelle est mon ambition pour cette année ? Mon projet de vie, mes projets ? Quelle place pour Dieu, pour le service dans l’église, pour les autres… dans mes projets de vie ? Ce n’est pas de mes succès humains, de mes réussites humaines, que dépend une vie réussit, mais plutôt de la profondeur de ma foi, de mon ouverture aux autres, des renoncements à mon égo.

Quant à Lui, à Jésus, « Il fait tout à merveille… Il fera tout à merveille pour nous aussi, selon sa grâce et la mesure de notre communion avec Lui. Belle rentrée à tous !

Pasteur Joël Mikaélian

05/06/2021