Es. 53. 4 à 6 / Marc 14. 12 à 26

« Ils trouvèrent tout comme il leur avait dit… »

Les évangiles soulignent à plusieurs reprises ce pouvoir, cette capacité de Jésus à anticiper, à connaître avec précision des situations avant même qu’elles n’adviennent. On touche là un pouvoir que les humains ont toujours essayé de posséder mais en vain. Nous avons bien des « prévisionnistes », des personnes qui tentent de discerner les choses avant qu’elles n’arrivent, mais en vain. La réalité met souvent en lumière leurs limites. Les prévisions météorologiques par exemple nous surprennent souvent ! Nous avons aussi les horoscopes qui tentent de nous dire chaque matin ce qui va se passer pour nous durant la journée. Mais on le sait, il nous est impossible de connaître précisément l’avenir, ce qui va se passer même dans la minute qui suit. Ce qui n’est pas le cas de Dieu, de Jésus, de l’Esprit Saint. Eux savent et peuvent parfois nous le révéler, comme c’est le cas dans le texte que nous venons de lire. C’est là que nous pouvons rechercher, discerner nos chemins, dans la prière et avancer avec foi. Méditons sur ce que Dieu veut nous dire ce matin à travers ces textes.

1°) « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs de la Pâques ? »

Tout commence par une question des disciples. Ils veulent manger la Pâques, faire mémoire avec Jésus de cet événement qui a marqué leur peuple d’Israël à sa sortie d’Egypte. Combien il est important de faire mémoire des grands événements de nos vies. De ces moments où Dieu est intervenu puissamment dans nos vies. Ceci, non pas pour les évoquer avec nostalgie, ou pour exprimer des regrets sur les situations présentes, comme c’est le cas parfois. Lorsque nous disons, « avant… c’était mieux… ». Non ! Il est bon de faire mémoire des interventions de Dieu dans nos vies, pour nous encourager à vivre le présent et à avancer avec foi chaque jour. Parce que ce Dieu qui a agit dans nos vies hier est le même aujourd’hui, demain et éternellement. Il ne change pas. N’hésitons pas nous aussi à nous souvenir régulièrement de ce que le Seigneur a fait pour nous. Que ce soit notre conversion, que ce soit tel ou tel moment où Dieu nous a fait grâce, nous a accordé une libération, une bénédiction, une réponse favorable… « Compte les bienfaits de Dieu… ». Et fait confiance pour le présent et l’avenir.

2°) « Allez à la ville… »

La vie chrétienne est une vie de foi. Jésus aurait très bien pu dire à ses disciples : « venez, je vais vous montrer le lieu… ».Mais ce n’est pas ce qu’il fait ici. Il donne tout un tas d’indications, très précises, et il envoie ses disciples. Ceux-ci doivent alors aller avec foi. Ils doivent obéir et suivre la feuille de route que Jésus leur a donnée. Et c’est seulement là qu’ils trouveront les choses comme le Seigneur leur a dit. Ils auraient pu hésiter, ou vouloir chercher autrement. Mais non, ils ont simplement obéit à la parole de Jésus. La foi et l’obéissance vont toujours de pair. L’une ne va pas sans l’autre. Je peux croire que toutes les paroles de Jésus sont vraies, qu’elles sont bonnes, mais si je n’obéis pas, si je ne les mets pas en pratiques, cela ne me sert à rien. Il en va ainsi par exemple, de l’amour que je dois à mon prochain, du pardon que je dois à ceux qui m’ont offensé, de tel engagement dans la vie, de la conversion, du baptême, du service dans l’église, du témoignage, de la prière, du refus du mal… La vie chrétienne est une vie de foi et d’obéissance. N’hésitons pas à croire et à obéir. C’est souvent lorsque l’on avance, lorsque l’on obéit que nous découvrons les bonnes choses que Dieu a préparé pour nous. C’est souvent lorsque nous avançons dans l’obéissance que des situations se débloquent.

3°) « Ils préparèrent la Pâques… »

Ce jour là, les disciples ne se doutaient pas qu’ils allaient vivre une Pâques particulière. Une Pâques nouvelle qui commence par l’annonce d’une trahison. Trahison qui les plonge dans le désespoir, et le questionnement : « qui est le traitre ? » « Serait-ce moi ? ». Jésus laisse planer le doute. Puis il prend la Pâques, et là, pour la première fois, il donne à la Pâques juive un sens nouveau. Il ne s’agit plus de faire mémoire de la libération d’Egypte, mais de dire comment le monde pourra être libéré du mal et de la mort. Jésus dévoile ce plan, le sens véritable de sa venue dans le monde. Il est venu pour prendre sur lui, la condamnation du monde ; condamné à mort à cause du péché. Il devient le « condamné à mort » à notre place. Et par ce geste qui annonce la croix, il annonce notre salut, notre libération de la mort, notre espérance de la vie éternelle. Les disciples ont dû être étonnés. Ils ont dû avoir du mal à comprendre, tant cela était étrange pour eux, impensable même que Jésus deviennent le sacrifice de la Pâques. Et pourtant, c’était là l’acte central du salut que Jésus annonçait. « Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… » (Es. 53). C’est à chacun de s’approprier ce sacrifice, de croire à sa valeur pour le pardon de nos fautes, et à ne jamais oublier le prix de notre salut. A nous de faire mémoire de ce sacrifice chaque fois que nous prenons la cène, que nous partageons le pain et le vin, qui représente le corps et le sang du Christ. Faire mémoire avec reconnaissance. « Il n’y a donc maintenant, plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ… » (Rom. 8. 1).

Conclusion :

« Ils trouvèrent tout comme il leur avait dit… »

Dieu connaît toutes choses du passé, du présent et de l’avenir. Il connait avec précision les choses à venir. C’est près de lui que nous pouvons discerner ce qu’il veut bien nous révéler de notre avenir, des chemins à emprunter. C’est dans la foi et l’obéissance qu’il nous faut vivre et avancer toujours. C’est dans la foi et l’obéissance que nos chemins s’éclairent. Et même si je ne peux pas tout savoir de demain, je sais avec certitude, qu’en Jésus, je serai un jour avec lui. A moi d’être toujours avec lui.

Pasteur Joël Mikaélian

06/06/2021