Rom. 8. 18 à 39

« Oui, j’en ai l’assurance : … Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur »

C’est le verset et le thème choisi par la mission portes ouvertes pour ce dimanche consacré à la prière en faveur des chrétiens persécutés. Ce dimanche, l’église apostolique arménienne encourage toutes les églises à prier pour les prisonniers de guerre, les présidents du Karabagh détenus illégalement en Azerbaïdjan. Etrange coïncidence ! L’injustice est très diverse en ce monde ! Elle atteint aussi bien les chrétiens persécutés dans le monde, que les prisonniers politiques, que les malheureux à nos portes. Elle peut atteindre, malheureusement, les membres de nos églises, dans une mesure moindre, nous atteindre parfois nous-même. Que faire, que dire lorsque l’injustice nous atteint ? Que faire que dire lorsqu’elle atteint des frères et des sœurs, auprès comme au loin ? Que faire que dire lorsqu’elle atteint le prochain à nos portes ? Le texte biblique que nous avons lu est riche, il nous révèle de nombreuses promesses, de nombreux encouragements. Nous en évoquerons quelques un ce matin.

 

1°) « La création toute entière gémit maintenant encore… »

Dans ce magnifique chapitre de l’épitre aux Romains, l’apôtre Paul élargi le thème et la réalité de la souffrance, à toute la création. Parce que, toute la création, nous y compris, a été abîmée par le mal, le péché, l’orgueil, la méchanceté, la jalousie, la convoitise, le mépris de l’autre, la malveillance, qui conduit à toutes sortes d’injustices. Ceci pour le croyant comme pour le non croyant. Il faut arrêter de penser que les croyants seraient épargnés de ces souffrances ! Bien au contraire, nous dit Jésus : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ». (Jean 16. 33). La persécution, comme l’injustice, la souffrance de celles et ceux qui ont placés leur confiance en Jésus, fait partie de leur vie, elles font partie de notre vie aussi. Et nous devons l’inscrire dans notre vie chrétienne. Dans la vie des disciples, dans l’histoire de l’église, cette opposition, cette injustice, peut aller jusqu’au martyrs. Ce fut l’expérience des chrétiens aux premiers siècles, à commencer par Etienne ; C’est l’expérience d’une nuée de témoins du Christ depuis. Et cela continue aujourd’hui encore. Et il est vrai que dans ces situations, la foi est mise à dure épreuve ! Comme lorsque nous sommes nous même atteint par la souffrance, l’injustice, la méchanceté humaine ! « Prenez courage, j’ai vaincu le monde ». Le Seigneur a vaincu la mort, et il intercède, il prie pour tous ceux qui ont placés leur confiance en Lui.

2°) « Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés… »

De plus, au sein de cette triste expérience de la vie, de la vie de ceux qui aiment et suivent le Seigneur, surgit une formidable assurance : « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimé… » En Jésus Christ, nous sommes appelés à être des vainqueurs, nous sommes plus que vainqueurs ! Mais encore, faut-il définir de quelle victoire quelle victoire s’agit-il ? De l’intervention miraculeuse de Dieu ? Du déploiement de sa force et de sa puissance en notre faveur ou en faveur de ses enfants persécutés ? Oui, parfois, c’est le cas. Mais parfois non ! Il suffit de lire le chapitre 11 de l’épitre aux Hébreux pour s’en convaincre. La victoire n’est pas toujours celle que l’on pense, celle que l’on voudrait ! La victoire peut être autre, d’une autre dimension, d’une autre nature. Elle peut même paraître une défaite parfois ! « Paraître », mais pas « être » une défaite ! Il suffit de regarder au Seigneur, à la croix. A la croix, les persécuteurs croyaient en avoir fini avec Jésus ! Les disciples eux-mêmes croyaient que tout était fini ! A voir leur réactions le jour même et les jours suivants, tout porte à penser que pour eux tout était fini. C’était sans compter le matin de Pâques, c’était sans compter la puissance de Dieu, la victoire sur la mort, la résurrection ! Il est des victoires au parfum de défaites ! Ou pour dire autrement avec l’apôtre Paul : « Quand je suis faible, alors je suis fort ». Force, faiblesse, victoire, défaite, s’inversent parfois dans le monde spirituel, dans le monde éternel. En Jésus nous sommes et nous serons toujours vainqueurs par la foi.

3°) « J’estime en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous… »

D’où puiser la force, le courage, la détermination de rester fidèle au Seigneur lorsque la souffrance est là, l’injustice, la méchanceté, la persécution ? Il y a tout d’abord, cette espérance inouïe, extraordinaire, cette projection en avant, vers le jour où tout sera révélé, où le Seigneur rendra lui-même justice à chacun ; cette projection vers le monde nouveau, le monde glorieux, le Royaume de Dieu qui vient. Il y a l’espérance de la vie éternelle dans la pleine présence de Dieu, dans son amour immense. Ensuite, il y a cette assurance que : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur ». Rien ne peut nous séparer de cet amour, de cette présence de Dieu au quotidien, au sein même de nos épreuves et de nos tempêtes. Rien ne peut nous séparer de l’Esprit Saint qui vient nous habiter lorsque nous acceptons la grâce de Dieu. Cette présence qui nous uni à Dieu, est une force intérieure, une puissance que rien ne peut vaincre et ne pourra vaincre. Rien ne peut nous séparer, pas même la mort. Si nous le voulons, bien sûr, si nous y croyons. C’est ce que vivent nos sœurs et frères persécutés. Ce qui n’efface en rien nos responsabilités vis-à-vis d’eux. Nous avons le devoir de ne pas les oublier, nous avons le devoir de prier pour eux, nous avons le devoir de les assister matériellement par nos dons à travers la mission « Portes Ouvertes ». C’est notre devoir aujourd’hui. Alors au dernier jour, le Seigneur pourra nous dire à nous aussi : ‘‘Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde ! En effet, j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli ; j’étais nu et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison et vous êtes venus vers moi.’’ » Matt 25 :34-36.

Conclusion :

« Oui, j’en ai l’assurance : … Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur »

La souffrance, l’injustice, la persécution font malheureusement partie de ce monde abîmé par le mal, le péché. Mais en Jésus Christ, nous pourrons toujours les vaincre, car il a vaincu le mal pour nous. Il a promis qu’il sera là à nos côtés jusqu’à la fin du monde. Le Seigneur n’abandonne jamais ses enfants. Même si parfois, il nous semble absent, indifférents. C’est ce que nous pensons lorsque nous traversons l’épreuve, c’est ce que doivent peut-être penser ceux qui sont persécutés aujourd’hui. Mais leur témoignage nous interpelle, leur fidélité nous interpelle. Que ce témoignage nous encourage, nous inspire et nous invite à rester fidèle nous aussi, même au sein de nos tempêtes. Que leurs témoignages nous encouragent à prier pour eux, et à les assister de nos biens à travers nos dons pour la mission.

Pasteur Joël Mikaélian

10/11/2024