Michée 5. 1 à 3 / Es. 9. 1 à 6 / Heb. 10. 4 à 10 / Luc 2. 6 à 14

« Soyez sans crainte… »

C’est aujourd’hui le 4ème dimanche de l’Avent, nous nous acheminons vers Noël, cet événement qui a marqué l’histoire de l’humanité au point que l’on parle, aujourd’hui encore, d’un avant et d’un après la naissance de Jésus Christ. L’événement est de taille par son universalité, sa longévité et son actualité (cf. le récent article du quotidien « Le Monde », « Qui était vraiment Jésus de Nazareth… ? » L’événement est historique, mais n’appartient pas seulement à l’histoire, comme la plupart des faits historiques. Il se prolonge dans le temps et apporte, aujourd’hui encore, espérance, confiance, pardon des péchés, joie et paix à tous ceux qui croient. En ces temps troublés, de guerre, de conflits de toutes sortes, d’injustice, de violence, d’inquiétude quant au lendemain, la fête de Noël nous apporte la lumière dont nous avons besoin pour vivre et tenir bon malgré tout.

1°) « Et toi Bethléhem, trop petite pour compter… »

Quel message d’espérance pour les petits, les méprisés, pour celles et ceux dont le monde des « biens pensants » ne fait aucun cas ! Quelle espérance pour celles et ceux qui sont rejetés, mis de côté, qui ont du mal, de la peine à s’en sortir dans ce monde de compétition, de concurrence, où règne la loi du plus fort ! Cette parole du prophète Michée, reprise par les sacrificateurs à propos de la naissance du Messie, à la demande du roi Hérode ; cette parole indique non seulement le lieu de la naissance de Jésus, mais valorise ce lieu et par extension, valorise tout ce que le monde méprise ! Jésus n’est pas né à Jérusalem mais à Bethléhem. Oui, Dieu nous surprend, il a cette liberté d’inverser les valeurs humaines, celles que les sociétés érigent en dogme, au point d’écraser, de stigmatiser, de rejeter les faibles, les « petits ». Tous les êtres sont égaux devant Dieu. Dieu n’a pas attendu la promulgation de la « Déclaration des droits de l’homme », pour considérer tous les êtres égaux en droit. Tout être humain a la même valeur à ses yeux, les mêmes droits de vivre et d’être respecté. En Jésus, Dieu nous aime tous d’un même amour et nous invite à faire de même.

2°) « Le peuple qui marchait dans les ténèbres… »

Lorsque le prophète Esaïe annonce la naissance du Messie, il nous parle d’un enfant pas comme les autres. Un enfant qui changera le cours de l’histoire, un enfant qui établira le droit et la justice pour toujours. Un enfant qui établira une paix sans fin. Il est clair que ce que Dieu révèle au prophète, ne concerne pas cette vie seulement, mais la vie à venir, les nouveaux cieux, la nouvelle terre. A travers la naissance de Jésus, Dieu nous projette non pas seulement dans le lendemain, ni dans les années à venir, mais dans l’éternité. Il nous invite à nous projeter dans un monde de paix, sans fin, de justice et de droit, d’amour et de joie sans fin. En Jésus, Dieu nous invite à la confiance, une confiance totale en sa bonté, son amour, sa justice. A croire qu’il sait ce qu’il fait. Et ce, alors même que nous marchons encore dans les ténèbres de ce monde avec son cortège de guerre, d’injustice, de mal, de péché sous toutes ses formes, de violence qui s’étale sous nos yeux chaque jour un peu plus. Noël nous annonce que tout ceci prendra fin un jour comme le dit le prophète Esaïe un peu plus haut « Les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre… » (Es 8. 23). En Jésus, la lumière a déjà commencé à faire reculer les ténèbres. Même si les hommes l’ont refusé et pour beaucoup, la refusent encore. Jésus est venu dans ce monde, pour éclairer ce monde et mettre en lumière le mal, la méchanceté, l’orgueil, l’hypocrisie, la jalousie, la convoitise… Et inviter ceux qui le veulent à le suivre sur son chemin, celui de l’amour, de la compassion, de la vérité, de la bonté, de la bienveillance, du respect…

3°) « Voici, je viens… pour faire, ô Dieu ta volonté… »

Jésus est venu dans le monde pour donner sa vie en sacrifice pour le pardon des péchés du monde entier, une fois pour toute. Noël, la naissance de Jésus, nous annonce aussi la naissance du salut de l’humanité. Le texte de l’épitre aux hébreux nous le rappelle avec force. Le Fils de Dieu a accepté de venir naître dans ce monde pour offrir sa vie en sacrifice pour le pardon de nos fautes. Ce que tous les sacrifices, comme toutes les bonnes œuvres ne pouvaient et ne peuvent faire, le sacrifice du Christ l’a accompli parfaitement et une fois pour toute : le pardon de nos fautes, l’annulation de notre condamnation à la mort éternelle. « Il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus… ». (Rom. 8. 1). Tout est pardonné pour celui qui croit. En Jésus, tu peux être totalement pardonné si tu crois. Et il t’offre la vie éternelle. C’est le gage de son amour pour toi.

4°) « Soyez sans crainte… »

Noël, c’est aussi la joie et la paix. La joie d’entendre et de réentendre une bonne nouvelle. La bonne nouvelle que Dieu nous aime, qu’il est avec nous, qu’il veut être avec nous tous les jours, chaque jour. En Jésus, Dieu s’est fait proche de nous. Et il souhaite habiter en nous par son Esprit. Le grand réformateur Martin Luther disait : « A quoi te sert que le Christ soit né dans une étable il y a si longtemps s’il ne naît aujourd’hui dans ton cœur ? ».  C’est dans ton cœur que le Christ doit naître, c’est dans ton cœur qu’il veut naître. Si tu crois en Lui, selon sa promesse, il viendra habiter en toi par l’Esprit Saint, et s’il habite en toi, tu n’as plus rien à craindre. Car comme l’écrit l’apôtre Jean aux chrétiens : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » (1 Jean 4. 4). C’est la bonne nouvelle annoncée aux bergers le soir de la naissance de Jésus. Si le Christ habite en nous par l’Esprit Saint, soyons sans crainte et rendons gloire à Dieu. Joignons nos voix à celle des anges et rendons gloire à Dieu pour Jésus, en ce temps de Noël. Que la joie et la paix de Noël chasse toutes nos craintes, toutes nos peurs, toutes nos inquiétudes.

Conclusion :

« Soyez sans crainte… »

Noël demeure une source d’espérance lorsqu’elle fait défaut dans nos situations et dans le monde. « A Dieu, rien n’est impossible… »

Noël nous invite à la confiance, à vivre une vie nouvelle, à marcher en nouveauté de vie

Noël nous annonce la croix, le pardon de nos fautes

Noël nous dit et redit que Dieu s’est approché de nous, il vient même habiter en nous si nous croyons en lui. Rendons lui rendre gloire, à la suite des anges

Joyeux Noël

Pasteur Joël Mikaélian

22/12/2024