Jean 15. 9 à 17 / 1 Jean 4. 7 à 10 / Jér. 31. 3

« Voici ce qu’est l’amour… »

Peut-on encore parler d’amour aujourd’hui ? En avons-nous une bonne définition ? Si l’on posait la question autour de nous, nous serions certainement étonnés de la diversité des réponses. Chacun ayant sa propre définition, le plus souvent lié aux émotions, aux sentiments, aux affinités, au désir… Mais bien souvent, il semble que le monde se contente de rêve, d’illusion, comme le laisse entendre la célèbre chanson écrite par Jean Lenoir : « Parlez-moi d’amour… Vous savez bien que dans le fond je n’en crois rien… mais cela me fait du bien…». Certes, de bonnes paroles font du bien à entendre, mais sont-elles suffisantes ? Certainement pas, à voir le monde aujourd’hui ! Alors que l’on parle de plus en plus « d’ensauvagement » de la société, de violence, de féminicide, de meurtre… ! Comment parler d’amour aujourd’hui ? C’est quoi l’amour ? Où le trouver ? Comment le vivre ? Quel témoignage l’Eglise doit-elle porter aujourd’hui ?

1°) « Voici ce qu’est l’amour… »

Dans sa première épître, l’apôtre Jean nous donne une définition de ce qu’est l’amour véritable, celui dont chaque être humain a profondément besoin. « Voici ce qu’est l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimé et qui a envoyé son Fils en victime d’expiation pour nos péchés ». Dieu est amour. C’est ainsi que Jean le définit. Et cet amour consiste en ce que Dieu a pris l’initiative de nous aimer, de vouloir notre bien et notre salut pour l’éternité en donnant son Fils pour nous. Ce qui veut dire que : « Aimer c’est se donner ». Aimer c’est se donner volontairement, gratuitement, sans rien attendre en retour, comme le Christ sur la croix. Jésus a donné sa vie pour que nous soyons pardonnés et sauvés pour l’éternité.

Comment Dieu a-t-il aimé le monde ? Dieu a aimé le monde en lui donnant la vie, en créant l’humanité. Il l’a aimé en veillant sur lui, en le comblant de biens de toutes sortes selon ses besoins. C’est ainsi que Dieu nous aime aujourd’hui encore, en veillant sur nous, en nous accordant le pardon de nos péchés, en nous donnant son Esprit ; En nous donnant la vie éternelle, la victoire sur la mort ! En nous donnant des frères et des sœurs, des capacités, des dons, des moyens de subsister… C’est ça l’amour dont tout homme a besoin. Et c’est Dieu qui en est l’origine et la source. L’amour véritable, celui dont nous avons tous besoin, n’est pas seulement une émotion, un sentiment, de belles paroles. C’est un amour qui se donne et qui donne. C’est cela l’amour véritable, l’amour de Dieu. Jésus dira à ses disciples : « Il n’y a pas de plus grand amour, que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ». Et c’est ce qu’il a fait pour le monde, pour toi, pour moi. Nous sommes bien loin des définitions du monde !

2°) « L’amour vient de Dieu… »

Comment recevoir et vivre de cet amour ? Dans sa première épître, l’apôtre Jean nous dit que nous recevons cet amour en nous approchant de Dieu, par la conversion, la nouvelle naissance « être né de Dieu… ». C’est en naissant de Dieu, par le baptême et la communion spirituelle avec Lui par la prière que nous pouvons recevoir et expérimenter cet amour inconditionnel, intarissable de Dieu ! Approchons-nous de lui, ouvrons-lui nos cœurs, laissons l’Esprit Saint nous inonder, nous baptiser, nous immerger de cet amour. Il n’y a pas de doutes à avoir, nul n’est exclu de cet amour. Dieu est ce Père aimant envers et contre tout. Ne cherchons pas ailleurs, tout ce que nous trouverons ne sera, dans le meilleur des cas, qu’un pâle reflet de son amour. Et dans le pire des cas, illusions, déceptions, insatisfaction, mal être. Acceptons cet amour, laissons-nous aimer par Celui qui est amour. Allons sans cesse nous alimenter à cette source d’amour.

3°) « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé… »

Ce qui distingue ce commandement de l’humanisme, c’est la mention « comme je vous ai aimé ». L’humanisme est certes une bonne chose pour la société. Il y a fort heureusement de brave gens hors de nos églises. Et nous devons les apprécier et les encourager à s’approcher de Dieu afin qu’ils découvrent cette autre dimension de l’amour, qu’est l’amour de Dieu.

Mais le Seigneur nous invite ce matin à autre chose que l’humanisme. Il nous invite à nous aimer les uns les autres avec le même amour dont il nous a aimés. Ce même amour dont il a été aimé du Père et dont il nous a aimés. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé ». Il nous invite à nous aimer de cet amour qui a poussé Dieu à donner son Fils, et qui a poussé le Fils à donner sa vie. C’est à dire que nous devons donner nos vies les uns pour les autres. 1 Jean 3. 16 « Jésus a donné sa vie pour nous ; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ». Comme lui, nous devons donner de notre temps, de nos dons, de nos moyens, les uns pour les autres. S’aimer les uns les autres, c’est se donnerles uns aux autres. C’est être sensible aux souffrances des autres, sensibles à leurs besoins et y répondre dans la mesure de nos moyens. C’est partager la bonne nouvelle du salut avec ceux qui n’y croient pas. C’est donner de nous même. C’est pardonner à ceux qui nous font du mal. C’est renoncer à toutes sortes de rancœur, d’amertume, de sentiment de vengeance… Et pour ce faire, nous avons besoin de recevoir sans cesse cet amour de Dieu ; besoin de demeurer dans cet amour en gardant ses commandements. Et le commandement par excellence, c’est cet amour mutuel. Cet amour qui se vit dans la réciprocité. Nous sommes appelés à aimer et à être aimé de cet amour. C’est pour cela que nous avons été choisis dit Jésus, nous qui sommes ses disciples. Pour être des témoins de cet amour. C’est là le témoignage à porter aujourd’hui dans ce monde ! Avec une promesse, liée à la pratique de cet amour mutuel : « Si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ».

« Voici ce qu’est l’amour… »

Le défi est immense, aimer comme le Christ nous a aimés. Il ne s’agit pas de sentiments, d’émotions passagères, d’affinités, de compatibilité avec les autres. Il s’agit de volonté, de pensées, de comportements vis-à-vis des autres et tout particulièrement, des frères et sœurs en Christ. C’est l’âme de l’Eglise, le message que Jésus a voulu imprimer dans le cœur de ses disciples avant de les quitter. C’est là que commence notre témoignage, pour s’élargir ensuite à tous ceux qui nous entourent et au-delà.

Pasteur Joël Mikaélian

09/05/2021